
Responsable formation
medecin Administration des institutions de santé
Cancer et nutrition
Cancer et nutrition : Quel impact sur la qualité de vie
Le cancer et la nutrition : un lien essentiel pour la prévention et le soutien au traitement
Le cancer est une maladie caractérisée par une croissance incontrôlée de cellules anormales dans l’organisme. Il représente l’une des principales causes de mortalité dans le monde. S’il existe de nombreux facteurs de risque — génétiques, environnementaux, comportementaux — l’alimentation joue un rôle central, tant dans la prévention que dans le soutien au traitement du cancer. Cet article vise à explorer en profondeur la relation entre nutrition et cancer, en mettant en lumière les éléments clés d’une alimentation protectrice, les impacts de certains aliments, et les besoins nutritionnels des patients en cours de traitement.
Qu’est-ce que le cancer ?
Le cancer résulte d’une mutation de l’ADN au sein des cellules, conduisant à leur prolifération anarchique. Ces cellules peuvent former une tumeur (solide ou liquide) et, dans certains cas, envahir d’autres tissus (métastases). Il existe plus de 100 types de cancer, parmi les plus fréquents : le cancer du sein, de la prostate, du poumon, du côlon et du foie.
La nutrition et la prévention du cancer
Plusieurs études épidémiologiques ont montré qu’une alimentation équilibrée peut réduire significativement le risque de développer certains cancers. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), jusqu’à un tiers des cas de cancer pourraient être évités par une hygiène de vie saine, incluant l’alimentation.
Les facteurs alimentaires protecteurs :
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Fruits et légumes : Riches en antioxydants, vitamines, fibres et composés phytochimiques, ils contribuent à neutraliser les radicaux libres et à prévenir les mutations cellulaires.
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Fibres alimentaires : Présentes dans les céréales complètes, les légumineuses, les fruits et légumes, elles favorisent une bonne santé intestinale et sont associées à une réduction du risque de cancer colorectal.
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Acides gras oméga-3 : Présents dans les poissons gras, les noix et les graines de lin, ils possèdent des propriétés anti-inflammatoires.
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Épices comme le curcuma et le gingembre : Le curcuma, notamment, contient de la curcumine, connue pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.
Les facteurs alimentaires à risque :
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Viandes transformées : La consommation excessive de charcuterie et de viandes rouges est associée à un risque accru de cancer colorectal.
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Alcool : Il est un facteur de risque avéré pour plusieurs cancers (bouche, œsophage, foie, sein…).
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Aliments ultra-transformés : Riches en sucres, en graisses saturées et en additifs, ils favorisent l’inflammation chronique et le surpoids, un facteur de risque majeur pour de nombreux cancers.
Le rôle de la nutrition pendant un traitement contre le cancer
Les traitements anticancéreux (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, immunothérapie) peuvent altérer l’appétit, modifier le goût, provoquer des nausées, ou encore entraîner une perte de poids et de masse musculaire.
Objectifs de la nutrition en cours de traitement :
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Maintenir un poids stable : Éviter la dénutrition est essentiel pour préserver les défenses immunitaires et la tolérance aux traitements.
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Adapter l’alimentation : Certains aliments peuvent soulager les effets secondaires. Par exemple, les aliments froids et doux sont souvent mieux tolérés en cas de mucite (inflammation de la bouche).
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Supplémentation : Des compléments nutritionnels peuvent être prescrits pour combler les besoins en protéines, calories ou micronutriments.
Une approche individualisée est recommandée, souvent supervisée par un(e) diététicien(ne) spécialisé(e) en oncologie.
Nutrition après le cancer : accompagner la rémission
La période post-traitement est cruciale. Une alimentation saine contribue à la récupération, à la prévention des récidives et à la réduction des risques de maladies chroniques.
Recommandations principales :
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Favoriser les aliments bruts, non transformés.
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Réduire l’alcool et le sucre raffiné.
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Maintenir une activité physique régulière.
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Surveiller son poids, en particulier pour les cancers hormono-dépendants (comme le cancer du sein).
Recherche et perspectives
La recherche sur les liens entre nutrition et cancer est en constante évolution. Des études explorent aujourd’hui les régimes spécifiques (jeûne intermittent, régimes cétogènes, etc.), le microbiote intestinal, ou encore le rôle des polyphénols dans la modulation de l’inflammation et de la croissance tumorale.
Conclusion
La nutrition joue un rôle fondamental dans la prévention du cancer et dans l’accompagnement thérapeutique. Adopter une alimentation équilibrée, riche en végétaux, et limiter les aliments transformés et l’alcool, constitue un levier accessible et puissant pour préserver sa santé. Pour les personnes touchées par la maladie, une prise en charge nutritionnelle personnalisée améliore significativement la qualité de vie et les chances de succès des traitements. Informer, sensibiliser et accompagner sont des étapes clés pour intégrer pleinement l’alimentation dans la lutte contre le cancer.